Que fait ce chef camisard ici ? Non, il n’est pas parent avec Pierre Coutras, mais avec son épouse, Suzanne Rocheblave, dont il est un oncle à la 7ème génération. Le voici donc intégré à la famille !
Nous avons créé son entrée sur Wikipédia le 13 novembre 2023. Il nous semble très injuste qu’il n’ait pas été plus considéré jusqu’ici. En effet, à la lecture des mémoires d’Elie Marion, on apprend que La Valette est toujours présent à ses côtés, dès les débuts et pendant toute la période de lutte en Cévennes, et que Marion ne prend aucune décision sans lui demander son avis.
Danielle Arvieux, épouse de Jean-Pierre Rey, fils de Henri Rey, fils de Marguerite Rey, sœur de Suzanne Rocheblave, épouse de Pierre.
Ce que Danielle m’a conté, par Jean-Pierre.
De 1973 à 1981, Danielle a été voisine de mon grand-oncle Pierre. A cette époque elle ne travaillait pas encore et elle a eu souvent l’occasion de croiser son chemin, dans le quartier, soit en allant faire ses courses soit en allant à l’école de la rue Eydoux chercher nos enfants. Dans la rue, chaque rencontre était l’occasion d’échanger les dernières nouvelles de la famille et des propos toujours intéressants, aimables et courtois. Il y avait également les fois où la rencontre se faisait chez les commerçants du quartier, notamment Patirot le traiteur de la rue Saint Michel, où Pierre allait choisir avec gourmandise son menu du jour. Il était toujours accueilli aimablement et avec plaisir, car ce n’était pas un client ordinaire. Il était connu par les commerçants du quartier pour ses petits mots, ses réflexions ou ses anecdotes toujours pleins d’humour et parfois surprenants.
Jack Maupas (1928 – 1985) est le deuxième mari de Yvonne Coutras, dont il fait la connaissance au Rowing Club de Marseille, et qu’il épouse en 1955. Ils auront une fille, Véronique.
Comme Yvonne, Jack a fréquenté les beaux arts, et son coup de crayon précis et incisif, ainsi que son humour, le poussent vers la caricature.
Mais il illustre aussi parfois avec sérieux l’imaginaire familial.
Moins prolixe que Pierre, son époux, Suzanne écrit de fort jolis poèmes.
Ici, celui écrit pour l’inauguration du « Mas du Lapin Blanc », véritable petite maison, en briques, construite par Pierre pour leur fille Jeanne en 1940.
Maison d’enfant
A Jeannette, pour l’inauguration de sa « maison », 5 mars 1940
Ami, qui vient voir en ces lieux Cette maisonnette rustique, Ressens-tu le charme mystique Qui s’en dégage et vous émeut ?
Cette maison t’est sympathique, Je le vois à ton air rieur ; Mais ce grand bloc inesthétique Te surprend, te laisse rêveur.
Sur les murs, le toit, sur le faîte, Tu poses ton œil scrutateur, Tu dis en remuant la tête : « C’est le travail d’un amateur ! »
Non ! Crois-moi, tu fais fausse route ! Ce monument qui tour à tour Te transporte et puis te déroute, Ami, c’est un acte d’amour.
Ce toit qui de côté s’incline, Est-ce un défaut, quoique charmant ? Non, c’est une tête câline S’appuyant sur un front d’enfant.
Dans ces angles qui trop avancent, Ne vois-tu pas le mouvement De deux bras musclés qui s’élancent Pour un pieux enlacement ?
C’est le plus tendre amour d’un père Qui fit pour l’enfant qu’il chérit Cette demeure sans mystère, Où tout rayonne, où tout sourit.
Pétrissant de sa main agile Plâtre, dur ciment et mortier, Retrouvant dans son geste habile, Le secret des gens du métier.
Travaillant sans répit ni trêve, Par le fait de sa volonté, Il changea le fragile rêve D’une enfant en réalité.
Pour que sa jeunesse bruyante Puisse s’épanouir sans heurt Loin de la menace effrayante Qui pourrait troubler son bonheur.
Dans la clarté qui l’auréole Comme un nimbe d’or irréel Cette maison est le symbole D’un touchant amour paternel.
Sur la fin d’un berceau
18 novembre 1947
Ouvrage délicat par nos anciens tressé Que nos mains ont orné le cœur plein d’espérance Dans l’anxieux émoi d’une proche naissance Te voilà maintenant un objet délaissé.
Tu fus coquet jadis, ta discrète élégance Et ta stabilité inspiraient confiance Quand la mère tendant ses bras avec douceur Déposait son trésor dans tes flancs protecteurs.
Les enfants ont grandi, ils sont devenus sages, Mais les ans ont sur toi exercé leurs ravages. Tu ne peux plus servir, tu deviens encombrant Défraichi tu n’es plus bon que pour les encans.
Pour toi, plus noblement, c’est de la pure flamme Que dans un rayon d’or s’envolera ton âme. Mais avant de te voir à jamais disparaître Je voudrais te nommer tous ceux que tu vis naître.
Mais non, tu les connais, cette réminiscence Cruelle ne ferait qu’aviver ta souffrance Sans rien changer hélas ! à ton triste destin Il faut se résigner, quand arrive la fin.
Je tremble en te livrant à la flamme meurtrière Et soudain un regret alourdit ma paupière Car j’ai senti glisser sur mes membres frileux Ton ultime chaleur, comme un dernier adieu.
Catherine Corazza, fille de Jeanne Coutras, fille de Pierre
Notre relation était un peu plus privilégiée puisque nous habitions la même maison, cette maison achetée par son grand père Valentin, capitaine au long cours, en tendant deux ficelles en diagonale sur le plan du Marseille de l’époque. Il disait avoir acheté pile à leur croisement, au cœur de Marseille ; et mon Papou s’amusait d’avoir eu plusieurs adresses différentes dans sa vie, sans avoir jamais déménagé. Cela était du aux caprices des municipalités qui rebaptisaient les rues … Je ne me souviens que de la rue Reinard, la dernière en date qu’il citait souvent, mais il y en avait eu d’autres …
Victor Mouren (1850 – 1929) est l’oncle de Pierre Coutras, étant le frère de Céleste.
« L’Oncle Victor » semble être un redoutable versificateur.
Nous publions ci-dessous quelques poèmes qu’il a réécrits à partir de l’Anthologie de Pro Arte 1925 « imités comme exercices de versification ». Il signe par l’anagramme de son nom : Numero V. pour V. Mouren. Ils sont suivis d’un exemplaire des « Poèmes du Chauffeur » de Pierre Coutras, sur lequel il a appliqué de nombreux commentaires…
Poèmes de l’Anthologie de Pro Arte 1925 imités comme exercices de versification par Numero V.
Victor Mouren : décès relaté dans le journal de bord d’une automobile de Pierre Coutras. On y lit également l’angoisse d’un père devant la maladie de sa petite fille, sentiment qui sera le sujet principal de son roman « Le cierge qui fume ».
Max Escalon de Fonton, né le 5 février 1920 à Marseille, et mort le 26 juillet 2013 à Nans, est un préhistorien, archéologue et écrivain scientifique français.
Suzanne Louise Amélie Rocheblave, l’épouse de Pierre
Mamie, ou Tantou
Elle est née à Marseille, 4 rue Reinard le 7 Octobre 1892.
Fille d’Auguste Rocheblave (21 Octobre 1855 – 7 décembre 1911) et de Jeanne Litt (23 octobre 1864 – 21 juillet 1911)
Suzanne fit sa première Communion à Alès, au pensionnat de la Présentation de Marie le 20 Mai 1904, ainsi que sa confirmation le 13 Juin 1904.
Suzanne Communion et Confirmation
Elle passa son certificat d’études le 11 Juillet 1904. C’est sa grand-mère qui s’occupa de son éducation et de celle de sa sœur Marguerite, à Alès, son père ayant quitté le domicile conjugal après avoir eu, avant ses 2 filles, d’autres enfants morts en bas-âge. Sa mère avait un magasin 89 rue de Lodi à Marseille : « La petite mascotte ».