dite Rolls Royce III
immatriculée 6335 RD puis 7393 AN13
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immatriculée 6335 RD puis 7393 AN13
Continuer la lecture de Rolls Royce Phantom 1dite Hispano III dite Madame
immatriculée 2157 CB7 puis 5030 AQ13 en 1954
Continuer la lecture de Hispano Suiza K6Très tôt, et toute sa vie d’adulte, Pierre Coutras consigne quotidiennement dans un agenda les faits marquants de la journée.
L’étude de ces journaux est absolument passionnante. Parfois bouleversante, lorsque je lis les lignes racontant la naissance de ma mère… (Yvonne, en 1914)
On y retrouve des faits historiques (Déclaration de guerre, batailles, élections de Présidents, décès du Pape, rencontres de personnes célèbres, ou qui le deviendront…) et on y découvre aussi – et surtout – de petits événements du quotidien.
A la fin de chaque carnet, Pierre Coutras résume pour l’année écoulée : les heures moyennes de réveil, de repas, le nombre de fois qu’on lui a coupé les cheveux, qu’il s’est rasé, qu’il a pris sa bicyclette…
Il n’est pas question ici de commenter tous les carnets, mais d’expliquer de quoi il s’agit. Ils servent bien sûr de base solide à ce que nous évoquons dans ce site, et les journaux de bord des automobiles les complètent.
Les agendas (et journaux des voitures) sont en cours de scannage systématique, et les fichiers seront mis à disposition de la famille.
C’est l’année des 13 ans de Pierre. C’est aussi l’année de la mort de sa petite sœur tant aimée Valentine, à l’âge de 11 ans, le 14 octobre.
Il est émouvant de voir que la tenue de l’agenda s’arrête le dimanche 28 septembre.
Cette semaine là, Pierre et Valentine sont à la campagne de Saint-Antoine, avec leurs parents. Ils sont là depuis le 30 juillet, Pierre ayant eu des examens jusqu’au 24 juillet, jour de la distribution des prix.
Ils passent des vacances bien proches de celles que Marcel Pagnol décrit dans ses « Souvenirs d’enfance », petits sauvageons libres dans la campagne provençale, mais se rendant régulièrement à la messe.
Le 24 septembre, Pierre évoque, d’une des écritures les plus grandes que l’on pourra voir dans ses journaux : « MORT DU HERISSON », que l’on enterre le lendemain.
Le 28 septembre est sans doute le dernier jour qu’il passe en famille à Saint Antoine, c’est la fin de ses vacances, et nous savons que la semaine suivante, il est à Marseille avec une de ses tantes, faisant sa rentrée au Collège du Sacré-Cœur. Peut-être laisse-t-il son agenda à la campagne ?
En tout cas, ensuite, il n’y a plus rien, et nous savons que la mort brutale de Valentine, à Saint-Antoine le 14 octobre, d’une méningite va dévaster cette famille et marquer Pierre à jamais.
Il apprend la terrible nouvelle de sa tante Marie Avond, pendant qu’il prend son petit déjeuner, et se voit arracher son bol de café au lait pas encore entamé, ce qui ajoutera un traumatisme définitif au grand chagrin qui le poursuivra toute sa vie.
Il gardera l’image de la petite fille couchée dans le cercueil vêtue de sa robe de communiante, bien qu’on ne l’ait pas amené aux obsèques. (Cette tragédie est racontée par Pierre Coutras dans le chapitre 4 : « Le bocal de terre rose » du roman « Les piquants du marron ».)
Ses parents ont déjà perdu un fils, Auguste, âgé de 5 ans, un an avant la naissance de Pierre. Joseph, son père, ne se remettra jamais de la mort de Valentine. Il tombe malade et décède en 1907.
Si Pierre a tenu d’autres journaux immédiatement après 1902, je ne les ai pas eus en main pour le moment.
Pierre a 22 ans, est avocat au barreau depuis 1911, et 1912 est l’année de son mariage avec Suzanne, enfin autorisé par Céleste Coutras, sa mère, maintenant qu’il a un métier.
Le samedi 31 août, Pierre écrit :
Suit le voyage de noces, avec la De Dion Bouton CS2 : première nuit à l’Hôtel des Thermes Sextius à Aix-en-Provence, deuxième nuit à Avignon, troisième nuit à Arles, Hôtel du Forum, et retour à Marseille.
A partir de là, même si Pierre et Suzanne sortent régulièrement « en couple », nous assistons pendant 20 ans à la vie d’un ménage à trois, dans lequel la belle-mère Céleste tient beaucoup de place, au détriment de sa belle-fille, puis plus tard de ses 2 petites-filles.
Pour avoir étudié à ce jour les années 1912 à 1920, je peux de mieux en mieux cerner ce grand-père que je n’ai connu que âgé.
En 1912, il déclare plusieurs fois dans l’année adorer son métier d’avocat, tout nouveau, et il inscrit dans l’agenda ses plaidoiries, visites en prison, rencontres professionnelles, sans rentrer dans les détails, mais cela occupe de la place. (Je suppose qu’il avait des agendas professionnels plus étoffés sur le sujet à son bureau)
On ressent chez lui une certaine griserie à aménager son bureau, intégrer un cabinet de renom, et à se mêler à ce milieu marseillais, dans lequel il fréquente d’ailleurs des personnalités : Eugène Pierre, Aimable Chanot, Michel Carlini entre autres.
Dès 1913, les détails de la vie professionnelle se font de plus en plus rares, pour laisser la place à ses activités d’écrivain, journaliste, et à ses automobiles. Sans oublier la santé de ses proches, grand sujet de préoccupation.
On en vient à se demander à quel moment il travaille…
A la fin de l’agenda de 1918, il écrit :
Il est clair que la santé de sa mère, de son épouse et de ses filles est un sujet d’inquiétude. Nous sommes à une époque où l’on meurt encore de maladies bénignes aujourd’hui, et les moindres malaises sont consignés, ainsi que leur évolution.
Il a lui aussi des tracas de santé permanents : « clous » dans le cou, le nez, sur les doigts, maux de dents nécessitant de fréquentes visites chez le dentiste, lumbagos, indigestions… ce qui me rend perplexe, ayant connu un homme âgé qui paraissait indestructible. Il ne faut pas négliger cependant un problème majeur d’hypertrophie cardiaque, auquel il devra d’être réformé pour le service militaire, et donc placé dans la réserve pendant la grande guerre. Les agendas de 1914 à 1918 sont d’ailleurs témoins des comités de réforme successifs (tous les trois mois) et des examens médicaux, radiologiques en particulier.
Du temps est consacré aux « anciens », oncles et tantes, amis de sa mère, famille de son épouse.
Les sorties familiales sont nombreuses et régulières, surtout le dimanche, mais bien sûr, sa mère, Céleste, est toujours du voyage.
La Maison tient aussi sa place, seule résidence à partir de 1915 (vente de la campagne de Saint-Antoine) pour de longues années. Installation du gaz, construction de la terrasse sur le garage, travaux divers…
Il achète, répare, revend, modifie, construit, un nombre incalculable de montres et de pendules…
Il est très attaché à ses chats, et à ses tortues, qu’il pèse avant et après l’hibernation.
Les amis tiennent une très grande place, en particulier Frédéric Douville et Jack Seksik, avec qui il forme un trio aux rapports mouvementés mais indestructibles.
Ils se fréquentent beaucoup, ont de multiples activités ensemble (automobile, moto, bricolage…) se disputent, se fâchent… Suivent quelques jours de bouderie, puis des retrouvailles… Le 12 novembre 1912, Douville part pour l’armée. Pierre écrit : « J’ai pris la résolution, en signe de deuil, de ne plus me raser jusqu’à nouvel ordre. » Céleste et Suzanne y mettent bon ordre, et Pierre se rase… le 15 novembre.
Au fur et à mesure des années, et au gré de ses activités, il fréquente de nombreux hommes politiques, écrivains, artistes, dont beaucoup deviendront des amis.
De son propre aveu, souvent formulé plus tard, Pierre Coutras eut une période « m’as-tu-vu ». (« Quand j’étais « m’as-tu-vu » », disait-il…)
Il aimait « épater le bourgeois », surtout avec ses automobiles, mais aussi par ses tenues, sa coiffure, son physique, sa moustache, et notait soigneusement ses exploits dans son agenda.
Nous savons que cela lui passera, et qu’il adoptera un comportement de plus en plus modeste en vieillissant.
Il traverse aussi, surtout en début de carrière, un besoin de reconnaissance au sein des nombreux organismes qu’il fréquente : associations professionnelles, politiques, automobiles, littéraires… on sent un véritable besoin « d’être partout », et d’occuper des postes valorisants : président, secrétaire, rédacteur en chef, commissaire de course… ce qu’il appellera plus tard « la présidentite ».
De 1912 à 1914, il approche une loge maçonnique, ce qui n’aura pas de suite pour ce que nous en savons.
Il n’aime pas beaucoup la contradiction, ou le désaveu, et claque assez rapidement les portes lorsqu’il n’obtient pas ce qu’il veut. Il crée alors son propre groupe ou sa propre structure, comme le journal « Le petit Bourgeois », destiné à défendre la classe moyenne.
Fougue de la jeunesse, cela aussi lui passera, et il ironisera sur ce sujet plus tard.
A côté du jeune homme arrogant et ambitieux, nous voyons aussi évoluer un homme sensible, bon ami, bon époux, bon fils et bon père.
Nous découvrons aussi un mystificateur, qui aime se déguiser (nous publierons plus de photos dans un autre article) mais aussi incarner des personnages en forçant le trait, réussissant souvent à tromper son monde, les journalistes en particulier. Nous en reparlerons également.
Fin 1951, il décide de changer de format d’agenda à partir de 1952, passant au format carnet avec un jour par page. Nous n’avons pas encore attaqué cette montagne…
Ne rêvons pas, il n’est pas question de résumer des décennies de vie sur cette page… Sa modeste vocation n’est que de présenter ce que sont les agendas.
Elle évoluera au fur et à mesure des découvertes, et nous ne pouvons que vous inviter à y revenir régulièrement…
immatriculée 445 V16
Achetée le 18 juillet 1922
Revendue le 23 août 1922
Nous n’avons pas de photos de cette voiture « minable mais sympathique » que Pierre Coutras ne garde que 5 semaines.
Il est difficile de trouver un modèle équivalent sur internet, tous ceux présentés n’ont pas de pare-brise, or, dans le journal de bord que Pierre Coutras tient soigneusement, comme pour toutes ses autres voitures, il mentionne le 31 juillet que « le pare-brise se brise ».
Il est probable que dans ce petit véhicule, le passager est assis derrière le conducteur.
Pierre Coutras utilise la Ruby pour ses affaires en ville, réservant la De Dion Bouton IV 15CV pour les déplacements en famille.
Il s’amuse beaucoup avec, d’après son journal. Il précise qu’elle consomme très peu, et manque se faire verbaliser avec pour excès de vitesse sur le Prado.
Il a plusieurs accrochages entrainant des réparations effectuées par le garage Lacouture, et pour finir, le chassis est fendu…
La voiture est vendue au mécano qui la répare pour 1300F.
Nous trouvons ici quelques contes et nouvelles écrits par Jeanne, ainsi que ses souvenirs du Pompidou de son enfance…
Ecrit pendant l’été 1955, ce roman cévenol nous conte la belle histoire d’un lieu…
dite Bugatti VI
immatriculée 1353 CA3
immatriculée 711 G13
Achetée à Raymond Berthe le 13 novembre 1950
Fabrique de bicyclettes à l’origine, la firme Townsend Cycle prend le nom de Royal Enfield en 1893.
Bien qu’actuellement absente sur le marché européen, elle existe toujours. Dorénavant implantée en Inde, elle s’apprête à reconquérir le marché international avec des modèles thermiques de grosse cylindrée et des modèles électriques.
La Royal Enfield 350cc « Bullet » est la 11ème motocyclette de Pierre Coutras.
Bugatti IV dite La Grise dite Bubu
immatriculée 6354 CA
Sa passion pour l’automobile pousse Pierre Coutras à en vivre tous les aspects. Précurseur du tourisme, conducteur émérite, mécanicien, il fallait bien qu’il s’essaye aussi à la course !
Il prend ainsi part à de nombreuses compétitions, pendant une vingtaine d’années, sur automobile ou motocyclette, en tant que conducteur, mécanicien ou commissaire de course.
Il participe également à des rallyes-surprise, gymkhanas, concours d’élégance, parfois accompagné de sa fille Yvonne.
Présentation du Grand Prix du MCM 13 juin 1923
Pierre Coutras participe à de nombreuses courses de vitesse avec la Quadrilette Peugeot.
Il note dans son journal : « Le 2 décembre 1923, pour l’inauguration de l’Autodrome de Miramas, je fais sensation en roulant sur la piste. »
Il court ensuite essentiellement sur son Octo.