Joseph (1/10/1849 – 8/4/1907) est le père de Pierre.
Il est le fils de Jean-Valentin COUTRAS et de Geneviève AUDEMAR.
Ses frères aînés, Ernest et Auguste, sont décédés à 13 et 20 ans, il est le seul restant.
Il épouse le 8 septembre 1881
Céleste Berthe Mouren (1/4/1856 – 4/1/1944).
Ils auront 3 enfants :
Auguste, né le 15 août 1882 et décédé à 5 ans le 26 Février 1888
Pierre, né le 18 octobre 1889 et décédé à 92 ans le 12 Janvier 1981
Valentine, née le 4 Mars 1891 et décédée à 11 ans le 14 Octobre 1902
Joseph François Xavier Marie Coutras, père de Pierre
Joseph obtient son Baccalauréat ès Lettres le 5 novembre 1867.
Licencié en droit à la faculté d’Aix en Provence, en 1870, il fut avocat au Barreau de Marseille (Il avait son cabinet 1, Rue Molière) et juge suppléant à la Justice de Paix du 2ème canton.
Il servit, en qualité de surnuméraire, au Bureau de l’Inscription Maritime, du 10 Décembre 1867 au 28 Février 1884.
Il rompt avec la tradition maritime de ses ancêtres, peut-être parce que Geneviève, sa mère, avait tant tremblé pour son mari et son fils Ernest, mort en mer de la fièvre jaune à 13ans, qu’elle fit jurer à Valentin de ne jamais faire des marins de ses fils. Auguste, le deuxième fils (1843-1863) faisait également des études de droit.
Joseph faisait partie d’un groupe d’amis appelés « les Chopards » qui se réunissaient régulièrement et dont le compte-rendu des réunions a été conservé dans la maison familiale.
La thèse de Licence en Droit soutenue par Joseph Coutras en 1870
Il aimait travailler le bois. Il réalisa des lits jumeaux pour ses enfants, un grand lit en pitchpin, une commode assortie, un piédestal pour la statue de la Vierge, et bien d’autres choses.
Il acheta une campagne à St Antoine où il allait chasser, et où toute la famille allait passer les vacances, en tramways.
Pour que sa femme veuille bien venir habiter dans la maison de son père, il refit toutes les pièces du rez-de-chaussée et du premier étage, choisissant les plus belles tapisseries et achetant les meubles les plus à la mode. Il travailla lui-même de ses mains et réalisa une véritable bonbonnière.
Les factures de tous les achats faits en vue de son mariage sont conservées précieusement.
Très touché par la mort de sa fille Valentine, l’année de sa première communion, il tomba malade (Il eut une attaque, comme l’on disait à cette époque) et sa femme le soigna pendant 4 ans avec beaucoup de dévouement
Célestine Berthe Baptistine Mouren dîte Céleste, mère de Pierre
Fille de Joseph Mouren, courtier maritime, âgé de 50 ans
Et de Marie-Thérèse Arbaud âgée de 40 ans
Née à Marseille le 1er Avril 1856, au 21 cours du Chapitre
Elle est baptisée le 6 Avril 1856, et fait sa Première Communion le 20 juin 1867.
Céleste épouse Joseph le 8 septembre 1881.
Après la perte de deux de ses trois enfants en 1888 et 1902, puis la mort de son époux Joseph en 1907, elle reste dans la maison de famille, avec Pierre.
L’arrivée de Suzanne, épouse de Pierre, puis de leurs deux filles, Yvonne et Jeanne, ne change rien à la situation : elle reste la maîtresse de maison, et règne en despote sur la maisonnée.
Elle n’a autorisé Pierre à épouser Suzanne, en 1912, qu’après qu’il soit devenu avocat – carrière qu’on a choisi pour lui – en 1911.
Elle impose également à son fils et à sa belle-fille de mettre leur première fille, Yvonne, en nourrice. Yvonne ne pardonnera jamais à ses parents d’avoir accepté.
Ils ne l’envisageront pas, d’ailleurs, à l’arrivée de leur deuxième fille, Jeanne, en 1926.
Céleste décède, ayant perdu peu à peu de son autorité, dans la maison de famille le 4 Janvier 1944.
Précurseur du tourisme, Pierre Coutras embarquait famille et matériel de camping dans ses automobiles, voyage, prend des photos, des films, envoie ses témoignages au Touring Club de France.
Tandis que Pierre conduisait l’auto, et s’occupait de la mécanique, Céleste, sa mère observait, et remplissait des cahiers de notes de voyage.
Cette page illustre les dangers de la lecture en diagonale : j’ai longtemps attribué ce cahier à ma grand-mère Suzanne, épouse de Pierre. Mais non, c’est en fait l’omniprésente belle-mère qui relate les aventures familiales.
Après une lecture plus attentive, je constate qu’elle décrit avec force détails les paysages, les arrêts aux pompes à essence, les menus des repas, les personnes rencontrées, les achats faits pour les petits-neveux, et le temps qu’il fait. Elle nomme régulièrement son fils Pierre, mais il est remarquable que dans 58 pages d’une écriture serrée, racontant 2 voyages à Paris et 3 dans les Alpes, elle ne cite pas une fois sa belle-fille Suzanne, ou sa petite fille Yvonne, âgée d’une dizaine d’années, qui les accompagne.
Nous rencontrons au cours de ces voyages des relations que nous retrouverons par ailleurs : Robert Morche, à qui la famille rend visite à Asnières en mars 1923, et Marie-Thérèse Bonhomme, musicienne qui a composé l’accompagnement du poème « Aux soldats aveugles », et chez qui loge la famille à Paris, rue des Moines, le 29 mars 1923 et du 6 au 12 avril 1925
Vous pouvez ici consulter le cahier numéro 2 (1923 – 1925) :
Valentine Coutras, sœur de Pierre
Née le 4 mars 1891, Valentine est morte à 11 ans, le 14 octobre 1902, à la campagne de St Antoine, d’une méningite.
Pierre, qui était rentré au Collège du Sacré-Cœur le 1er Octobre, était à Marseille avec « Tantine Marie Avond ».
C’est elle qui lui apprit la mort de sa sœur, alors qu’il était en train de prendre son petit déjeuner.
Elle ponctua la nouvelle en lui retirant son bol de café au lait, ajoutant à l’immense chagrin de l’enfant un traumatisme bien inutile, qu’il n’oublia jamais.
Dans son livre de souvenirs « Les Piquants du Marron », il exprime clairement qu’il est convaincu que Valentine aurait vécu s’il avait été présent.
L’étude de l’Agenda de 1902 indique que les deux enfants ont joué, quelques jours auparavant, avec un hérisson, mort le 24 septembre, et enterré le lendemain. Une recherche sur internet confirme que cet animal peut être vecteur de la maladie qui a emporté Valentine, et que la période d’incubation peut atteindre 30 jours (leptospirose)…
Cette cause possible est évoquée dans la tradition familiale, ce qui signifie qu’elle a dû être envisagée au moment où Valentine est tombée malade, ce qui a dû entraîner un terrible sentiment de culpabilité pour ses parents.
30 ans plus tard, elle aurait été sauvée par les antibiotiques…