Nouvelles
Editions de La Sauterelle
1954
Illustrations d’Yvonne Coutras
180 pages
1954, après 24 ans de silence, Pierre Coutras publie « La Diabolique Tragédie » et « Feuilles de Platane ».
Le premier titre lui permet de reformuler sous une forme originale ses critiques sur la société, les lois, la politique, les règles et réglementations en général, bref, tout ce qui bride la liberté individuelle.
Le deuxième opus nous propose trois nouvelles, fort différentes, récits d’imagination dans la veine des Contes Violets, probablement moins autobiographiques que la plupart de ses écrits. Du moins nous l’espérons…
Amour ou délire
C’est le titre de la première nouvelle, et c’est bien le sujet. Un homme tombe amoureux d’une femme à peine aperçue, qu’il ne reverra jamais, et sa vie bascule.
On est loin de la pudeur qui habitait « Les Impressions d’une Nouvelle Mariée » en 1922… 30 ans ont passé, la littérature s’est débridée, Pierre Coutras aussi.
Il reste à souhaiter que l’analyse de l’amour au sein du couple soit de pure imagination…
Le crime du juge d’instruction
Nous sommes prévenus par la préface : c’est un roman policier, dont on sait dès le début qui est le coupable.
Tout à fait. Et bien fait. Effectivement, le suspense est basé sur la question : l’assassin va-t-il s’en sortir, et comment ?
Mais je suis en désaccord avec un terme de la préface, qualifiant ce juge d’instruction de « sympathique », car non, il ne l’est pas… Arrogant, élitiste, prétentieux, il est pour moi totalement dépourvu d’humanité, et je souhaite là aussi que ce personnage soit totalement imaginaire…
Le fantôme du Castanier
Présenté comme un « roman féérique », c’est bien ce qu’il est.
C’est aussi un hymne au Castanier, sa maison en Cévennes, terrain de jeu de ses fantasmes médiévaux, et un hommage aux fastueux paysages de cette région.
Le texte abrite trois beaux poèmes écrits pour le Castanier.
J’avais lu cette histoire il y a bien longtemps, et plusieurs fois je pense, mais j’ai été cette fois saisie par une étrange coïncidence, amenée par le fait que je travaille depuis quelques mois sur la généalogie familiale : le personnage déclencheur de l’histoire, le 10 octobre 1638, est le Comte Georges de Gabriac. Or, à cette époque, Suzanne Rocheblave, l’épouse de Pierre, compte parmi ses ancêtres la famille de Gabriac.
Plus tard, le propriétaire contemporain découvre dans une cachette les archives du domaine. Il peut ainsi retracer le passage dans la maison de nombreux personnages historiques, dont la plupart sont également des ancêtres de Suzanne ! Nous en reparlerons dans d’autres articles à venir.