A noter la roue de secours qui se monte toute gonflée sur la jante, et le sujet de radiateur « maison » : un Bouddha(*).
A côté de sa brillante carrière d’avocat, Pierre Coutras toucha à l’écriture, à la poésie, au journalisme, à la peinture, à l’ésotérisme, collectionna des choses ordinaires, comme les timbres et les monnaies, ou plus originales, comme les cordes de pendus et les boîtes de camembert…
Mais sa grande passion fut l’automobile.
Pionnier en ce domaine, il obtient le permis de conduire les motocyclettes avec moteur à pétrole en 1908, et les automobiles avec moteur à pétrole en 1909.
Permis de conduire les motocyclettes avec moteur à pétrole 28 juillet 1908.
Permis de conduire les automobiles avec moteur à pétrole 9 mars 1909.
Il achète alors son premier véhicule, une De Dion-Bouton de 1903.
Dès lors, précurseur du tourisme, il parcourt les routes de France, certaines encore en terre battue, avec sa mère Céleste, puis son épouse Suzanne, et leurs deux filles, Yvonne et Jeanne.
A l’arrière à droite sa mère Céleste, et à gauche une amie.
Il possédera au long de son existence 38 automobiles, 15 motocyclettes, et de nombreuses bicyclettes.
A la De Dion–Bouton succèderont des Bugatti, Minerva, Octo, Voisin, Hispano-Suiza et plusieurs Rolls Royce… Ses derniers véhicules, plus courants, seront une 2CV Citroën et une Mobylette Motobécane.
Pour chacune de ses voitures, il ouvre un cahier, dans lequel il décrit la vie et les péripéties du véhicule : date d’achat, vendeur, numéro d’immatriculation, de châssis, de moteur, cylindrée, incidents, réparations, crevaisons, entretien, consommation… Conservés précieusement par sa fille Jeanne, ces cahiers sont le reflet extraordinaire de l’histoire de l’automobile de la première moitié du XXème siècle.
Il avoue prendre autant de plaisir à bricoler, régler, soigner ses voitures qu’à les conduire. Il sera un membre actif de l’Automobile Club Marseille-Provence, et participera à de nombreuses courses de vitesse, de côtes, et à des rallyes.
Toutes les passions ont un prix… si Pierre Coutras achète la plupart de ses véhicules d’occasion, les revend ou les échange, il les finance malgré tout en vendant certains biens immobiliers familiaux. Ce qui est son droit le plus absolu.
Toujours présente dans la maison familiale, sa mère, Céleste, tient les comptes et nous permet de connaître le budget global du poste « automobiles » de 1909 à 1940, grâce à cet hallucinant cahier dans lequel sont répertoriées toutes les dépenses (achats, essence, réparations, taxes… )
L’utilisation du convertisseur de l’Insee pour avoir une idée de ce que représentent aujourd’hui 302 991,50 Anciens Francs (lissés sur 30 ans) en Euros donne le vertige, et il vaut mieux s’en dispenser.
Mieux vaut se réjouir sans retenue pour l’homme qui a pu aller au bout de ses rêves !
(*) La réalisation de ce site est porteuse de révélations : ainsi mon petit Bouddha a servi de bouchon de radiateur…voilà pourquoi il est percé !
Notre chemin initiatique croise ici l’Arcane VII du Tarot de Marseille : Le Chariot.
Il est pris ici au pied de la lettre, associé à l’automobile en tant que véhicule.
Mais son sens ésotérique n’est pas hors sujet : « Action dans le Monde, conquérant, triomphe… » (Marianne Costa)
Même pour « Voyage », car si Pierre Coutras n’a pas voyagé au bout du monde, il a parcouru de nombreux kilomètres, et fait plusieurs fois le tour de son monde…