Laurence Picano, fille de Martine Corazza, fille de Jeanne Coutras, fille de Pierre.
Mon arrière grand père, je l’ai connu comme Papou avant de le connaître comme Pierre Coutras.
Je suis née en 1971, j’étais encore enfant quand il est mort en 1981.
Pour moi Papou, c’est une ultra vieille voiture (la Roulotte) au fond d’un immense garage, qui ne démarrait plus
un tandem tout rouillé,
des tableaux qui faisaient peur,
des milliers de jouets miniatures,
des berlingots dans une boîte en fer,
une barbe de père Noël,
une ombre dans l’escalier avec un sac cabas,
Et un personnage qui, de par son grand âge, ses gestes lents, sa grosse voix, ses rares paroles, se fondait si bien dans l’habitat, dans lequel je le retrouvais en famille pour les vacances, sans eau ni électricité.
Il me semblait venir d’un autre monde, toujours debout, droit et fier.
C’était le Chef de ces lieux, le Roi du Castanier.
A sa mort, c’est un article dans le journal qui m’a fait prendre conscience de sa notoriété.
Plus tard, à travers son œuvre et les récits des gens qui l’ont connu, j’ai découvert son excentricité, ses passions, son courage et son audace.
Dans ma tête il est devenu plus jeune, plus fort, combatif, sportif, créatif, innovateur.
Et cette admiration, toutefois un peu craintive, que j’avais enfant devant cet homme au charisme impressionnant qui imposait le respect, n’a fait que grandir devant tant d’originalité.
Aujourd’hui, je suis heureuse de l’avoir connu pendant mes dix premières années. J’ai des souvenirs puissants dans la tête, parfois durs d’ailleurs, mais qui ont surement forgé une partie de moi même. Et je suis fière de faire partie de sa famille.
J’aimerais aussi, même si ce n’est pas le personnage principal de ce site, rendre hommage à Mamie, sa femme Suzanne Rocheblave qui dans mes souvenirs était une personne d’une extrême douceur, avec toujours le sourire aux lèvres et des mains tendues vers vous et, qui est à l’origine de mes nuits paisibles grâce à la confection de ma « gâtée » ancêtre des doudous d’aujourd’hui.
Plus sérieusement, c’est grâce à Elle, de par ses origines, et avec l’extravagance de mon arrière grand-père, que nous, (toute ma famille) avons pu vivre une merveilleuse aventure qui dure encore aujourd’hui, sur les terres du « Fantôme du Castanier ». (nouvelle de 1954, extraite du recueil «Feuilles de Platanes »)